Mort de JP : Naruto et Safine face à la justice

Parce que l'inconvénient d'être “”streamer", de diffuser du contenu video devant des milliers d'internautes, en maltraitant des personnes plus faibles, c'est qu'on fabrique son succès financier mais aussi une quantité de preuves qui s'étalent désormais au yeux de tous. L'affaire JP est devenue ce mercredi 20 août un scandale national.

Les faits se déroulant à Condes (Alpes-Maritimes), le procureur de Nice a entamé une enquête pour “recherche des causes de la mort” de Raphaël Graven. Une autopsie a eu lieu ce jeudi matin. Le matériel informatique du “Lokal”, le lieu d'où étaient diffusées les vidéos, a été saisi. La chaîne est suspendue par le réseau Kick. Cela dit, les internautes publient désormais de nombreux extraits, certains datés des derniers jours de Raphaël Graven. RadioFrance aussi avait dressé un constat accablant…

Coudoux et JP se prennent des claques, des décharges électriques, des seaux d’eau froide… Le tout sous couvert que ce sont des “jeux”, demandés par leur horde de fans en direct.

Motivation : l'argent

Le souci est là : 10 jours de direct, sans pause, c'est très long… Le procureur, dit Le Parisien, veut « préciser les faits intervenus en amont du décès et susceptibles d’avoir pu contribuer à celui-ci ». En voilà peut-être un. L'appât du gain a-t-il poussé ces hommes à violenter “JP” durant plus de dix jours sans tenir compte de son état physique ? Ils avaient déjà évoqué ce souci dans une vidéo, éludant finalement la question.

Lors de la première enquête, en 2024, “JP” et “Coudoux”, les deux “victimes” de mauvais traitements, avaient affirmé « n’avoir jamais été blessés, être totalement libres de leurs mouvements et de leurs décisions et refusaient d’être examinés par un médecin et un psychiatre », rappelle le procureur. Ils touchaient alors 2.000€ (Coudoux) et 6.000€ (JP) sur les bénéfices engrangés. Les deux autres auraient touché bien plus. La Croix explique…

Là où Twitch retient 30 à 50 % des revenus des abonnements, Kick ne prélève que 5 %.

“Ça va trop loin”

L'autre souci, c'est la qualité de personnes vulnérables des deux victimes de ces sévices “volontaires”. “Violences volontaires en réunion sur personne vulnérables”, ce n'est pas anodin.  "Coudoux" est handicapé et sous curatelle. Pour Raphaël Graven, que l'on voit craquer en direct, en pleurs, suppliant qu'on arrête, à plusieurs reprises, lors des violences, on dispose aussi de messages alarmants envoyés à ses proches… Dont celui-ci, révélé par Voici…

"Salut maman. Comment tu vas ? Coincé à la mort avec son jeu. Ça va trop loin. J’ai l’impression d’être séquestré avec leur concept de merde. J’en ai marre je veux me barrer, l’autre il veut pas, il me séquestre"