France Culture

C’est la gaieté qui m’impose (chroniques 2023-2025) de François Morel

Publié le  Par Pascal Hébert

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François Morel distille depuis une quinzaine d’années des chroniques sur les petites choses de l’actualité, sur le temps qui passe, les gens. Après un premier recueil de chroniques, il récidive avec "C’est la gaieté qui m’en impose" (chroniques 2023-2025).

Lire des textes que l’on a entendus sur France Inter le vendredi matin, c’est comme entendre une chanson à la radio et puis les découvrir ensuite sur la pochette d’un disque. On apprécie autrement la pensée de celui qui nous a enivrés avec sa voix. On peut s’arrêter de lire sur un bon mot, une pensée qui nous avait échappés. 

Les chroniques de François Morel sont douces amères. En fonction des événements plus ou moins sérieux, de son état d’agacement ou pas, le chroniqueur apporte son regard sur la société. Et avec peu de mots, il en dit long. Pointant du doigt tout ce qui cloche dans notre monde, François Morel ironise sur pas mal de nos travers comme dans ces nouvelles expressions ‘‘Belle journée’’ : « Depuis combien de temps le ‘‘beau’’ a remplacé le ‘‘bon’’ » demande-t-il si justement. Très bonne question en effet. On y retrouve aussi certaines pépites d’écriture comme ‘‘La maison de Gainsbourg est-elle non fumeur ?’’ ou ‘‘L’affaire du Connemara’’. A lire aussi ‘‘Le théâtre Yolande Moreau’’. Cette super comédienne a donné son nom au théâtre de Vernon après le vote des habitants. Toujours au chapitre des personnalités, le Normand rend hommage à Bourvil, un autre Normand à qui la revue Schnock a consacré cent pages. Le chroniqueur revient également sur le cas Depardieu qu’il décrit à la fois sensible et dégueulasse. 
 

“Pour dire ce que je ressens”

 

François Morel, c’est aussi un peu d’histoire, beaucoup de culture et de nuance. Il faut lire sa chronique sur ‘‘Le destin des passantes’’, relative au très beau poème d’Antoine Pol ‘‘Les passantes’’, mis en musique par Brassens. Une histoire d’un rendez-vous manqué. Son papier sur ‘‘Ici à Caen’’ est un joli clin d’œil au sketch de Raymond Devos ‘’A Caen les vacances’’. 
 

François Morel est une parenthèse enchantée sur les ondes de la radio avec de l’humour et beaucoup d’intelligence. Et même s’il s’interroge : « Pourquoi continuer à prendre la parole sur France Inter ? », il répond : « Pour dire ce qui me plaît. Pour dire ce que je ressens. Pour partager des sensations, des enthousiasmes, des colères... » et comme le dit aussi Moustaki : ‘‘Crier d'une voix sourde toutes mes révoltes/Et parler de mes peines d'un air désinvolte.» Mais au final… c’est bien la gaieté qui s’impose !
 

Pascal Hébert

C’est la gaieté qui m’en impose (chroniques 2023-2025) de François Morel. Éditions Denoël. 229 pages. 19,90 €.







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