Paris (75) Politique

Affaire Benalla : un licenciement spectaculaire

Publié le  Par Fabrice Bluszez

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L'affaire Alexandre Benalla a désormais une semaine, ce mercredi 26 juillet. Le "garde du corps" fautif sera licencié comme un domestique. Il redescendra de l'Olympe.

Les auditions se succèdent devant les commissions parlementaires. Ce jeudi, Alexis Kohler, secrétaire général de l'Élysée, est devant les sénateurs. La veille, mercredi, l'enquête judiciaire a conduit à une perquisition en présence d'Alexandre Benalla à l'Élysée.  Emmanuel Macron assume l'embauche du "garde du corps", admet l'erreur et accuse la presse... L'impression générale est cependant détestable.


Un coupable moment de sauvagerie


Une défilé de gens très bien habillés devant les députés et sénateurs. Ce sont des (très) hauts fonctionnaires de l'Etat, du ministère de l'Intérieur et de l'Elysée. Ils se savent pas, ils supposent... La seule chose dont ils sont sûrs est que l'action musclée d'Alexandre Benalla est une faute, qui a été sanctionnée par une mise à pied (dont l'application n'est pas encore prouvée, notamment sur le salaire) et une menace de licenciement, effective quand Benalla commet l'erreur de se faire livrer des images des faits qui lui sont reprochés. Images qui lui sont livrées à l'Elysée ! On a l'impression que le cénacle se débarrasse de l'homme issu du peuple, de l'idiot utile, qu'on a trop vite fait monter sur les cîmes de la République... Et qui est revenu à sa sauvagerie en frappant des citoyens, déguisé en policier.


Les gauchistes au service du droit
 

« A la fin, l'objectif est respecté, la sanction est définitive », dit Alexis Kohler devant la commission sénatoriale. L'accord se fait entre tous ces gens sur la faute, sur le licenciement. Reste que sans les journalistes militants, sans ces "gauchistes" qui traquent la bavure policière caméra à la main et ont sorti les images, sans Le Monde, sans l'opposition parlementaire, la faute -et la sanction- seraient restées dans l'ombre. Le "fait du prince", la promotion d'Alexandre Benalla (fonction douteuse au sein des dispositifs de protection et présence ostentatoire lors des cérémonies officielles, voiture, appartement, salaire), aurait   persisté encore aujourd'hui. Et le Président accuse la presse ?


Comme un domestique
 

Au final, élu contre la vague "populiste" qui a bousculé les partis traditionnels, Emmanuel Macron a donné cet été la preuve que la rénovation de la vie politique par l'intérieur, par un ex-membre du gouvernement socialiste qui se serait mis "en marche", n'assure pas la protection "des petits, des sans-grade". Il en promeut un, Benalla, et s'en débarrasse comme, dans une grande maison d'autrefois, on aurait fait d'un domestique. Rendus à plus de 3 millions de chômeurs, 5 milllions de pauvres, cet épisode de licenciement spectaculaire n'est pas fait pour rassurer... 


À qui profitera l'affaire ? 


Y-a-t-il eu un "complot" pour dégager ce jeune de l'entourage présidentiel ? Police et gendarmerie auraient pris ombrage de son importance. Il se dit sur des sites très à droite, que l'incident de l'erreur de couleur chez la Patrouille de France, le 14 juilet, serait un signe pour montrer la colère de l'armée. Bigre ! Un général attendrait-il le moment de "sauver la France" ? Plus raisonnablement, la motion de censure des Républicains les remet en selle et Marine Le Pen, très présente, comme certaines voix du Rassemblement national, redresse la tête. La France insoumise aussi a joué un rôle. Cette salade ne fait pas une majorité mais après ce virage, le leader de La République en marche ferait bien se retourner pour voir si derrière lui, tout le monde suit toujours...







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