Législatives : Jean-Marie Le Guen (PS) mène une campagne tranquille

Jean-Marie Le Guen y croyait. Jusqu’au dernier moment, le candidat à sa réélection dans la 9^ème circonscription de Paris pensait être nommé dans le gouvernement de Jean-Marc Ayrault. « Évidemment, c’est une certaine forme de déception », a t-il admis. « Il y a de la déception, mais nul n’est irremplaçable. J’avais la prétention de penser que je pourrais utilement conduire un certain nombre de réformes. Eh bien voilà, nous le ferons ensemble », a ajouté l’élu. Docteur en médecine et également diplômé de sciences économiques, le député sortant est désigné en décembre 2011, responsable des questions de santé au sein de l’équipe de campagne de François Hollande. Spécialiste des questions de santé, Jean-Marie Le Guen devra, en cas de victoire au second tour des législatives choisir entre son siège à l’Assemblée nationale et son poste de maire-adjoint de Paris chargé de la Santé publique et des relations avec l’AP-HP.

Engagé en politique très jeune, il devient à 25 ans le Premier secrétaire du Mouvement de la Jeunesse Socialiste et trois ans plus tard s’investit comme membre fondateur de l’UNEF-ID puis comme vice-président de la Mutuelle nationale des étudiants de France. Dès 1983 il est conseiller du 13^èmearrondissement de la capitale et se fait connaître en devenant le rapporteur de la célèbre loi Evin. Vice-président du Conseil de Paris, il est élu pour la première fois député en 1997 dans la 9^ème circonscription de Paris. Il sera réélu par la suite sans grande difficulté en 2002 et en 2007 mais ce n’est sans doute pas pour son assiduité au Palais Bourbon. Membre de la commission des affaires sociales, Jean-Marie Le Guen écopa d’une amende de 710 euros pour son faible taux de présence en commission, qu’il compensa cependant par pas mal d’interventions en séance. Auteur d’une seule proposition de loi qui concernait l’obésité, il travailla surtout sur la réforme de l’hôpital.

Celui qui prônait en 2010, aux côtés de Manuel Valls une augmentation de la TVA assortie de l'abrogation du bouclier fiscal, des niches fiscales injustifiées ou de la TVA réduite sur la restauration a eu quelques ennuis avec la justice. Mis en examen en 1998 dans le cadre de l’affaire de la MNEF pour un présumé emploi fictif dans cette structure, les juges lui reprochaient près de 1,5 million de francs qui auraient été indûment perçus. En outre, une autre mutuelle créée par la MNEF au terme d'une convention, lui aurait versé 330 000 francs de 1994 à 1996. Les juges estimaient qu'il n'y avait pas eu de contrepartie. Toutefois, Jean-Marie Le Guen a été blanchi puisque l'ensemble de la procédure a abouti à un non lieu.

Malgré une présence au Palais Bourbon contestable, Jean-Marie Le Guen semble bien parti pour briguer un quatrième mandat de député dans la 9^ème circonscription de Paris. Arrivé en première position dimanche dernier, le député sortant a rassemblé plus de 47% des suffrages contre un peu moins de 22% à l’UMP Anne-Sophie Souhaité. Dans un arrondissement (le 13^ème) qui a voté à 40% pour François Hollande au premier tour de l’élection présidentielle, Jean-Marie Le Guen est en ballotage plus que favorable pour le second tour des législatives.