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Décryptage de la messe cathodique de Nicolas Sarkozy

Publié le  Par Jennifer Declémy

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Elle était très attendue par la presse et les français : l'intervention télévisée de Nicolas Sarkozy hier soir, si elle attira beaucoup de monde, ne fut cependant pas des plus convaincante.

Nicolas Sarkozy a-t-il convaincu hier les plus de 16 millions de téléspectateurs qui regardaient cette émission retransmise sur six chaines, en direct ? L’enjeu était de taille pour le Président de la République qui, au plus bas dans les sondages, menacé d’éviction du second tour par Marine Le Pen et faisant face à un adversaire socialiste coriace et populaire, devait annoncer des réformes importantes, tout en rassurant les français et en convainquant qu’il a les capacités à diriger la France durant un second mandat. Le bilan est pourtant mitigé.

Sur la forme, l’intervention durait presque 1h30, avec une première séquence économique où il fut d’abord interrogé par deux journalistes généralistes puis deux journalistes économiques, puis une séquence politique où Claire Chazal et Laurent Delahousse reprirent les questions, notamment pour déterminer s’il serait bien candidat ou non.

A cette dernière question, qui occupent énormément les esprits en ce moment, l’exercice fut périlleux mais le chef de l’état tenta de faire comprendre hier soir que, oui il serait bien candidat, « j’ai un rendez-vous avec les français, je ne m’y déroberai pas », mais qu’il voulait pour le moment se consacrer à sa tâche de président et se déclarerait donc au moment venu, c’est-à-dire un peu avant le dépôt devant le Conseil Constitutionnel des 500 parrainages, le 16 mars.


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Sur le fond, Nicolas Sarkozy entreprit de faire de la pédagogie de crise, expliquant en détails les modalités de la TVA sociale, assurant que la crise était derrière eux et que les français avaient fait le plus gros des efforts, notamment avec une réduction plus grande que prévue du déficit. Deuxième enjeu également de cette intervention, ce fut de vanter son propre bilan, tout en reconnaissant « être lucide ». Ainsi il se félicite de la loi TEPA et notamment l’exonération des heures supplémentaires qui auraient bénéficié à près de 9 millions de français. Le chef de l’état essaya en outre de rassurer son électorat, notamment en prenant la défense du quotient familial auquel la droite est très attachée, et en dénonçant, entre les lignes, la récente polémique socialiste sur ce sujet qui « ferait peser sur les classes moyennes une charge qu’elles ne peuvent pas supporter ».

Pour souligner la pertinence de ses propositions, le président sortant n'aura cessé de prendre exemple sur l'Allemagne, citant ce pays pas moins de 16 fois tout au long de ses propos. Si la TVA sociale fut vantée car étant notamment appliquée en Italie, en Finlande ou en Allemagne, ce dernier fit l'objet de très nombreuses approuvations, notamment les réformes de Gérard Schroëder qui fut largement vantée par Nicolas Sarkozy, qui loua aussi sa compétitivité ou ses "emplois industriels" que le pays a su "garder et développer".

Mais un autre aspect important de cet entretien consistait dans la critique implicite de François Hollande, le candidat le plus dangereux pour Nicolas Sarkozy. Si lui aussi refuse de citer son nom, le président entreprit de pointer du doigt son « arrogance », les « vieilles lunes socialistes », la folie et la dangerosité du candidat socialiste, reprenant par là tous les éléments de langage de l’UMP. Il attaqua également le Front National et François Bayrou, mais dans une moindre mesure.


 







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