Législatives : Georges Tron (UMP) espère rester député

Georges Tron a eu plusieurs mentors tout au long de sa carrière politique. Comme bon nombre d’élu de droite, il a débuté sa carrière politique à la mairie de Paris, après des études juridiques. Travaillant auprès de Roger Romani, Jacques Chirac et Edouard Balladur, il devient chargé de mission de ce dernier puis chef de cabinet durant la législature et enfin conseiller lorsqu’Edouard Balladur accède à la fonction de premier ministre en 1982. Directeur de campagne de l’ancien premier ministre, Geoeges Tron va se faire connaître du grand public à l’occasion d’une affaire assez cocasse : perdu en rase campagne, Edouard Balladur rejoint le meeting  où il est attendu grâce à une automobiliste qui le prend en stop. On apprendra plus tard que la conductrice était en réalité une cousine de Georges Tron.

A la demande du président RPR du conseil général de l’Essonne, Xavier Dugoin,  l’ancien directeur de campagne d’Edouard Balladur s’implante en 1992 dans le département et est élu un an plus tard, député de la 9^ème circonscription de l’Essonne face au socialiste Thierry Mandon. Mais lors des municipales de 1995, le candidat socialiste s’impose face au député et devient maire de la commune de Ris-Orangis. L’opposition entre les deux hommes fait la une des médias lorsque le quotidien Libération dévoile qu’une collaboratrice de Georges Tron a tenté d’encourager l’émeute des jeunes rissois. Mais le député sort vainqueur de cet affrontement. En 1997, il remporte l’élection législative face à Thierry Mandon, avec seulement 717 voix d’écart.

Considéré par la suite comme d'obédience « villepeniste » dans son parti, et s’opposant régulièrement à la politique de Nicolas Sarkozy, il devient secrétaire d’Etat à la Fonction publique au sein du gouvernement de François Fillon. Connu pour ses affaires médiatiques, ses premiers jours au ministre vont être marqués par la révélation du Canard Enchaîné, du fait qu’il occupe toujours un logement social de plus de 100 m2 dans le 15^ème arrondissement de Paris obtenu en 1992 sur le contingent de la mairie de Paris. 

Mais les scandales ne vont pas cesser. Accusé de viol et agression sexuelle par deux anciennes employées de la commune de Draveil, il démissionne, à la demande du François Fillon de son poste de secrétaire d’Etat en mai 2011. Il sera mis en examen par la suite pour viol en réunion et placé sous contrôle judiciaire. Quelques mois après, son ancienne assistante parlementaire porte plainte contre lui pour harcèlement moral, prétendant subir des pressions de la part du député, pour faire des déclarations concordantes avec celles de Georges Tron dans l’enquête du viol. Lui crie à son innocence et dénonce un "complot politique" de la part de la famille Le Pen.

Toujours député, Georges Tron va se présenter lors de la prochaine élection législative mais il devra affront un dissident UMP. En effet, le président de l’association Draveil Villages, Philippe Brun, s’est dit « scandalisé » par l’investiture d’un « personnage englué dans une épouvantable affaire de harcèlements et de viols présumés » et a donc choisi de se porter candidat dans cette 9e circonscription de l'Essonne, où le socialiste Thierry Mandon justement cherche une opportunité pour retrouver son siège de député. Faisant campagne en plein scandale judiciaire, Georges Tron s'avoue très optimiste quant à ses chances de reconduction, et ce malgré le contexte difficile dans lequel il se trouve. Accusant tout le monde dans la circonscription d'être contre lui, le député sortant doit faire face à plusieurs plaintes en diffamation de la part de ses adversaires. Et avec un François Hollande qui a remporté 53% des suffrages le 6 mai dernier, c'est la gauche qui espére bien tirer son épingle du jeu politique trouble qui se joue actuellement dans la circonscription....