France Politique

Présidentielle : Nicolas Sarkozy durcit le ton à Bordeaux

Publié le  Par Jennifer Declémy

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AFP/Jean-PIerre Muller

En meeting à Bordeaux, Nicolas Sarkozy a emboité le pas à son ministre de l'intérieur et a offert un discours musclé sur les valeurs de la République.

La campagne présidentielle de 2012 ne serait-elle qu'une répétition de celle de 2007 ? Dans le camp du candidat UMP il semble que oui, à la différence près que Nicolas Sarkozy a un bilan à son actif, et a de facto durci son discours à un point où la frontière entre ses propos et ceux de Marine Le Pen semble de plus en plus difficile à percevoir.

On nous avait annoncé un discours axé sur l'immigration et la sécurité, en réalité il aura été plus général, parlant des valeurs de la République, et donc notamment l'école, la justice et l'immigration. Mais avant de commencer cela, le chef de l'état a tenu à revenir sur les incidents de jeudi à Bayonne, accusant les socialistes d'être derrière ces manifestations : "honte à ceux qui se sont joints aux séparatistes basques" s'est-il écrié avant de promettre que cela n'entamerait en rien sa détermination et que "j'irai partout rencontrer les français".

Pour aller plus loin : Nicolas Sarkozy chahuté à Bayonne.

Inaudible mardi soir après la proposition choc de François Hollande qui a accaparé toute l'attention, le candidat sortant est revenu sur ses propositions, consistant notamment à faire rester les professeurs plus de temps dans les écoles et a justifié sa réforme suspendant les allocations familiales aux familles dont l'enfant est trop souvent absent.

Il a ensuite abordé le domaine de la justice, et a proposé que soient généralisés les jurys populaires pour toutes les affaires traitées devant un tribunal correctionnel, mais aussi que la liberté conditionnelle ne puisse être prononcée avant que les deux tiers de la peine n'aient été effectués. Enfin, il souhaite instaurer un droit pour la victime à se pourvoir en appel dans les procés d'assises, "c'est un sujet très délicat et je mesure le bouleversement qu'il introduira dans notre justice, et pourtant je propose de l'instaurer (...) La victime a le droit de donner son avis sur la remise en liberté de celui qui en a fait une victime".

Nicolas Sarkozy s'est ensuite attaqué à l'épineux sujet de l'immigration, sujet qu'il martèle depuis dix ans désormais. Il a d'abord attaqué la discrimination positive, qu'il défendait pourtant en 2004, contre Jacques Chirac et Jean-Pierre Raffarin, et a répété que "dans la république il n'y a pas de place pour la burqa. Dans la république, il n'y a pas de place pour ce fracture, ce qui divise". Dés lors, "donner le droit de vote aux étrangers, c'est porter atteinte à la république" et il a accusé les socialistes de proposer cette réforme uniquement pour satisfaire une clientèle. Le candidat de droite était pourtant favorable à cette mesure au début des années 2000.

Comme à son accoutumé, il a lié le sujet de l'immigration et celui de la laïcité, comme Claude Guéant hier soir (voir ici) et a réclamé l'étiquetage de la viande en fonction de la méthode d'abattage, pour répondre à la polémique lancée par Marine Le Pen sur le halal. Estimant que "nul ne peut nous demander de renoncer à notre mode de vie au nom d'une condition religieuse", il a repris la notion de "civilisation" pour la définir en France comme étroitement reliée à la tradition chrétienne du pays, comme il avait déjà pu l'expliquer lors de son discours de Latran.

Enfin, il est revenu sur l'immigration, son cheval de bataille depuis 2002, pour expliquer qu'elle était "un atout, mais aussi un problème (...) Quand on a perdu le vote populaire, on veut mobiliser le vote communautaire. La seule voie, c'est celle de l'immigration. C'est pour cela qu'il faut mettre des conditions au regroupement familial : un travail, un logement décent, l'engagement à apprendre le français. Il ne peut plus y avoir de regroupement familial automatique".

 

 







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