France Sport

SportHebdo : comme un étudiant talentueux…

Publié le  Par Jacques-Henri Digeon

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Ils l’ont déclaré sur les terrains et dans les salles, en conf’de presse, ils l’ont écrit dans la presse, ils l’ont dit sur les antennes, on l’a vu ou entendu à la télé : l’actualité sportive vue au travers des mots et d’un autre œil.

Lucidité. « La meilleure équipe a perdu. » Avec cette petite phrase, Warren Gatland, l’entraîneur du Pays de Galles, ne peut qu’attiser les regrets de la France du rugby. Et oui ! Encore une fois, les Français ont raté le coche. Comme souvent, trop souvent depuis maintenant des années. Car dimanche, le scénario trop connu s’est répété : une première mi-temps maîtrisée, des Gallois… maîtrisés, et la perspective d’un exploit retentissant face à la meilleure équipe européenne du moment pour un billet en demi-finale. Mais voilà, comme d’hab’, patatras. Cette fois, ce n’est pas que le collectif qui a flanché. C’est ce malheureux Vahaamahina qui a « pété les plombs » (c’est ce qu’il a dit) devant alors abandonner ses quatorze partenaires affronter des Gallois rassénérés par ce coup du sort. Il ne nous appartient pas de jeter la pierre au deuxième ligne comme on a pu le constater sur les réseaux sociaux. Que les supporters soient déçus, soit. Mais il faut bien admettre que le rugby, sport d’engagement et de contact, peut générer de tels gestes, certes impardonnables pour des professionnels, mais que l’on peut comprendre dans le feu de l’action.

Warren Gatland (photo DR).


Alors non, Vahaamahina n’est pas le seul responsable de la défaite. On regrettera à cet instant que peu avant, les Bleus, emportés par leur élan, aient choisi la pénaltouche plutôt que de tenter la pénalité et les trois points de confort qui allaient avec, histoire d’enfoncer un peu plus les Gallois et de les garder à distance. Un manque certain de lucidité. Avant que ne s’effrite en fin de partie sous la pression galloise le bel ouvrage des quarante-cinq premières minutes. Comme d’hab’…
Alors oui, cet échec est regrettable dans la mesure où ce match fut probablement l’un des plus aboutis des Bleus depuis longtemps. Mais cet échec,  c’est surtout celui d’un rugby français qui s’est bercé d’illusions à l’occasion de cette Coupe du monde ; c’est surtout celui d’un rugby qui n’a pas su s’adapter au professionnalisme, à la rigueur, à la force de travail et qui a cru s’en sortir par les talents de son énorme réservoir et sa formation. Mais cela n’a pas suffi. Alors peut-être peut-on espérer qu’une nouvelle génération va s’imposer et que ce Mondial sera la première pierre d’un renouveau.
Le mot de la fin sera celui de Thierry Dussautoir, l’ex-capitaine emblématique du Quinze de France, sacré en son temps meilleur joueur du monde. Un constat plein de lucidité dans sa chronique de consultant de L’Equipe qui résume en quelques mots le Quinze de France et le rugby hexagonal : « L’impression que j’ai, c’est que l’équipe de France reste cet étudiant talentueux qui ne bosse pas durant des années et révise la veille du concours. Parfois ça marche et puis un jour, les bosseurs lui passent devant. »
*Vahaamahina annoncé hier qu’il mettait un terme à sa carrière internationale, décision, a-t-il précisé dans un communiqué, qu’il avait prise avant le Mondial.

Géant. « Quelque chose que l’on ne connait pas, qui n’existe pas, tout simplement. Pour moi c’est du jamais vu. » 21,7 kilomètres à 7,8% de moyenne, des pourcentages à 20%,  des changements de rythme incessants avec une succession de replat et de "raidards" dans les six derniers kilomètres, des lacets au cordeau et une arrivée à 2304 mètres,  Christian Prudhomme salive à l’avance de cette future ascension du col de la Lose, ("Le nouveau géant du Tour", a titré L’Equipe). Et nous, on attend ça avec impatience. Pour la petite histoire, c’est Bernard Hinault qui a découvert cette route du col qui relie les vallées de Méribel et Courchevel et qui a suggéré au patron du Tour d’aller y faire un… tour.

Faux-cul. « Garcia, on ne veut  même pas entendre parler. C’est incompréhensible. Il n’a fait que dauber sur notre club. » Ou quand un supporteur lambda de l’Olympique lyonnais s’étouffe à l’annonce de la nomination de Rudi Garcia au poste d’entraîneur. Lequel Garcia, alors coach de l’OM, n’avait pas été tendre avec le rival lyonnais, ce qui, entre nous, est de bonne guerre. Mais mieux encore, ce gone d’ajouter que « Gasset et Galtier ça n’aurait pas posé de problème… » Quand on sait que ces deux-là avaient entraîné Saint-Etienne, le voisin honni des Lyonnais de la Tribune nord, on peut douter de l’accueil qui leur aurait été réservé si l’un des deux avait été nommé à l’OL. La mauvaise foi fait aussi partie de la panoplie du supporteur moyen. En d’autres termes, on dirait faux-cul…

Investissement. « On met de côté quelques investissements pour le sport. C’est juste une passion, mais on peut aussi avoir des retombées… ». Jim Radcliffe, le nouvel homme fort du cyclisme (équipe Inéos de Froome, Thomas et Bernal, les trois derniers lauréats du Tour), le ‘’dingue’’ de marathon (il a financé le record de Kipchoge), l’opportuniste du football (il vient de devenir propriétaire de l’OGC Nice) n’est peut-être pas seulement passionné mais surtout un opportuniste. En fait, explique t-il, Inéos est en train de construire un modèle de voiture pour un investissement d’un milliard d’euros. Alors quelques dizaines ou centaines de millions par-ci par-là, serviront à faire connaître la marque Inéos quand elle se lancera sur quatre roues. Dites, c’est pas par hasard que notre homme est devenu milliardaire… Au fait, y’a encore du chemin pour le foot : les Niçois en ont pris quatre chez eux face au PSG, l’autre milliardaire…

Humour. « Je vais essayer de décrocher un tennis-elbow. C’est le dernier trophée qui manque à ma carrière ». C’est la bulle sarcastique de Vidberg, le dessinateur dans L’Equipe (19 octobre) qui fait parler Yoann Gourcuff. Lequel, sans club depuis sa pige écourtée à Dijon, s’est remis au tennis, son sport premier, avec un certain succès dans de petits tournois de Bretagne. Et pour expliquer cette bulle, il faut seulement se souvenir que le-dit Gourcuff s’est singularisé pendant sa carrière par une succession d’indisponibilités, trop souvent blessé…

Vite dit, bien dit. « C’est très motivant d’avoir un patron comme lui. » Disposant du plus gros budget du peloton cycliste, Dave Brailsford, manageur de l’équipe Inéos, ne pouvait pas dire autre chose…
« Ceux qui disent que Laurent est un "has been" feraient mieux de se mettre de la harissa dans la bouche avant ». Jean-Louis Gasset, son fidèle ami, ne comprend pas que Laurent Blanc n’ait pas été pris comme entraîneur à Lyon…
« L’histoire n’est pas terminée. Je serai vraiment apaisé lorsque les gens qui m’ont fait souffrir souffriront à leur tour. »  (Interview à France 3 Occitanie) Limogé de son poste de sélectionneur de l’équipe de France de rugby au motif de faute grave (mauvais résultats des Bleus), Guy Novès a obtenu réparation aux prud’hommes en touchant un million d’euros d’indemnités. Consolation toute matérielle car, à en juger par ces mots, le Toulousain en voudra encore longtemps à Bernard Laporte et Serge Simon, les deux hommes forts de la FFR…
(Sources : L’Equipe, Le Parisien/Aujourd’hui, Ouest-France, sites internet).







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