France Politique

Présidentielle : Au Malheur des Dames

Publié le  Par Patrick Béguier

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Elles se prénomment Marine, Valérie, Anne, Christiane et se sont lancées dans la course présidentielle de 2022. Curieusement, ces dames ont beaucoup plus de mal à faire campagne que leurs alter ego masculins...

 

On ne compte plus, en effet, les qualificatifs peu flatteurs qui s'accolent à leurs noms jour après jour.
 

Marine voit plusieurs cadres du Rassemblement national la quitter pour Éric en étant accusée tantôt d'incompétence (référence à son débat raté de 2017 avec Emmanuel), tantôt d'être molle du genou (elle oublie les fondamentaux d'extrême droite que défendait son papa) ou encore - paradoxalement - de "stalinisme" (sa manière ultra rigide et personnelle de diriger le parti). Cela fait beaucoup pour une seule femme !


Valérie n'est pas mieux lotie. Elle a connu un bref état de grâce après sa désignation comme candidate LR à la présidentielle. Et voilà que, maintenant, on lui refait le portrait. Elle serait une indécrottable Versaillaise, bourgeoise, catholique, trop lisse, pas charismatique pour un sou (référence à son meeting raté au Zénith). Une bonne élève sans plus, semble dire Nicolas qui ne l'a toujours pas adoubée. Une femme qui ne parvient pas à s'ériger en conquérante, commentent ses aimables collègues, qui rêvaient peut-être de voir une Jeanne d'Arc s'emparer au galop de l'Élysée. En réalité, elle a un chevalier servant qui l'empêche de chevaucher en liberté. Un certain Éric, déjà prêt à tourner casaque pour rejoindre l'autre Éric…

 

Misogynie tenace

 

Sœur Anne, elle, ne voit rien venir. Son équipe est dans le plus grand doute. Les commentateurs se demandent quand, enfin, elle se décidera à abandonner la course, vu ses pourcentages catastrophiques dans les sondages d'opinion. On lui ressort tous les problèmes, financiers, environnementaux ou autres, qui plombent sa gestion de la Ville de Paris. Sa ténacité est considérée par beaucoup (y compris par une certaine Ségolène…) comme une vaine obstination. Elle ne parvient même pas à dérouler son programme tant le bruit et la fureur polluent l'atmosphère politique depuis de longues semaines.


Et que dire de Christiane ? Être désignée par une "primaire populaire", qui a rassemblé beaucoup plus de votants que celles des Verts ou des Républicains, aurait dû lui donner une vraie chance de concourir. On l'imaginait déjà brandissant l'étendard de l'union de la gauche ! Mais l'opinion a faiblement réagi et les chers camarades ont vu et vécu son arrivée comme l'incursion d'une pilleuse de suffrages. Même son parti, le PRG, l'a lâchée en pleine campagne. Autrement dit, c'est un échec, et il est pitoyable de voir cette femme politique expérimentée, au caractère affirmé, devoir faire l'aumône auprès des maires pour obtenir des parrainages qu'elle n'obtiendra sans doute pas.


En cumulant ces données, on peut honnêtement se demander si le peuple français est prêt à installer une femme à l'Élysée. La misogynie se porte à merveille dans notre pays. Notre société en souffre. Notre vie politique en subit le poids au point de mettre en danger la démocratie.
 

Patrick Béguier

Journaliste et écrivain

 

Derniers livres parus :Seaghan, l'enfant de Mer et Mer Courage chez Geste éditions







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