France Politique

Macron : retour aux fondamentaux

Publié le  Par Patrick Béguier

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Il avait déclaré la guerre au Covid-19 en espérant des "jours heureux". Il n'a pas déclaré la guerre à Poutine-22 en prévoyant des jours sombres. Le président de la République nous écrit une pièce de théâtre entre Corneille et Racine.

 

Le discours d'Emmanuel Macron, mercredi soir, est sans doute l'un des plus importants de son quinquennat. Sa parole grave, tragique (mot qu'il a repris lui-même), s'est voulue une alerte pour le peuple français et pour tous les autres pays européens. La guerre en Ukraine signe, selon lui, "un changement d'époque". Nous étions confortablement installés dans une paix des nations, qu'était venue conforter la chute du mur de Berlin, et voilà que les armes pointent soudain leurs sales nez au-dessus des frontières européennes. Nos livres d'histoire avaient clos les horreurs de la guerre au lendemain de 1945. Il va falloir les rouvrir et ajouter, hélas, de nouveaux chapitres.

 

C'est le retour des fondamentaux : la démocratie face à la dictature, la souveraineté face à l'asservissement. C'est l'âme, la pensée, le corps de tout homme libre et responsable qui sont en danger.

 

Il y a prix et prix…

 

Bien sûr, on peut s'alarmer des inévitables conséquences pour les Français des sanctions économiques et financières infligées à la Russie. On va pourvoir râler sur les prix en forte hausse de la baguette de pain ou de l'essence. Mais, comme l'a fait comprendre Emmanuel Macron, la liberté et la paix ont aussi leurs prix. Il faut être prêt à les payer. On avait cru, depuis plusieurs décennies, que c'était gratuit…

 

Il apparaît aussi que le président de la République avait raison. Beaucoup ont moqué son discours de la Sorbonne, en septembre 2017. Il plaidait pour une Europe souveraine, unie, démocratique. Un beau laïus, commentaient les autres chefs d'État européens, Angela Merkel comprise. Ils se croyaient protégés par le parapluie américain. Joe Biden leur a fait comprendre, d'entrée, qu'il n'enverrait aucun G.I. en Europe pour combattre les ruskoffs. Les Hongrois, les Polonais, les Baltes sont aux abois. Est-ce que l'OTAN suffira à les protéger du nouveau tsar ! La défense européenne devient une nécessité. Les Allemands viennent seulement maintenant de le comprendre et de prévoir d'investir dans une armée digne de ce nom...

 

Faute de "jours heureux", espérons des jours moins tragiques. L'Europe toute entière a le devoir d'écrire son nouvel avenir.

Patrick  Béguier

Journaliste et écrivain







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