France Sport

Pour que le sport et la vie reprennent...

Publié le  Par Jacques-Henri Digeon

image article

dr

Une petite phrase de sa ministre a troublé le monde du sport. Mais elle a su corriger le tir en affirmant le rôle majeur du sport dans notre société, ce qui n’a pas toujours été le cas…

« Le sport ne sera pas prioritaire. » Cette petite phrase lancée dans une émission d’Eurosport a suffi à enflammer les réseaux sociaux, toujours prompts à se lâcher pour tout et n’importe quoi, et, bien entendu, le monde sportif. Et en laissant entendre que l’annulation de certains grands événements (dont le Tour de France) ne serait pas une catastrophe, Roxana Maracineanu n’a fait qu’ajouter à la déprime des acteurs et des passionnés du sport réunis.

« Ça va sans doute être la fin de beaucoup de choses qui étaient soutenus par les revenus de ces tournois et du Tour de France. Il va falloir se réinventer », avait-elle encore dit. Face au tollé qu’engendrèrent ces propos, la ministre des Sports allait calmer le jeu dès le lendemain, l’Elysée et Matignon venant à la rescousse : « J’ai toujours été persuadée que le sport à un rôle majeur dans notre société », a précisé l’ancienne championne de natation.

Il n’empêche. Malgré cette maladresse, il y avait bien un petit quelque chose de vrai dans ses propos. Car oui, malgré les passions qu’il provoque, malgré le plaisir qu’il apporte, malgré les revenus qu’il génère*, le sport n’a jamais été une priorité en France. Souvent dénigré et parfois qualifié, comme l’a écrit Jean-Denis Coquard (L’Equipe du 24 avrl), d’ « opium du peuple pour les passions qu’il suscite », moqué par des intellos à la petite semaine (« Pfff ! ces mecs qui courent après un ballon… Pfff ! ces mecs qui pédalent pendant des heures… »), trop souvent blâmé pour ses excès ( transferts ou salaires) qui concernent surtout les stars millionnaires,  le sport n’a jamais eu bonne réputation. A commencer par l’école où, comme le dessin et la musique, il n’a eu pendant longtemps (heureusement, ça change aujourd’hui…) d’autre intérêt que de distinguer les limités dans les matières nobles…


Alors, pour en revenir à notre championne de ministre, peut-être ne sait-elle pas trop nager dans les eaux troubles de la politique. Pourrait-on, pourquoi pas, imaginer ces regards et ces sourires de fausse complaisance de conseillers bavards et multidiplômés lorsqu’elle aborda la reprise des compétitions en réunion de déconfinement. D’où son trouble et ces mots mal-t-à-propos heureusement vites corrigés et déjà oubliés…

Alors oui, en ces temps troublés, la santé reste la priorité. Mais aussi, qu’on en finisse avec ce sport trop souvent dernière roue du carrosse, seulement glorifié au retour de ses acteurs couverts de gloire olympique ou mondiale. Alors si le Tour devait abandonner, la Ligue 1 et le Top14 ne pas jouer les prolongations et d’autres événements renoncer, ce ne serait bien sûr pas catastrophique. Mais, malgré ses excès, le sport doit repartir. Car « La reprise du sport est essentielle pour que la vie reprenne », a affirmé Roxana Maracineanu. Reste maintenant à attendre l’intervention du Premier ministre à l’Assemblée…

*Avec le budget de 360.000 associations sportives et le chiffre d’affaires de 112.000 entreprises du sport, le poids économique de la filière sport pèse 90,8 milliards d’euros et génère 448.000 emplois, a relevé L’Equipe du 24 avril.







Réagir

Si vous souhaitez voir votre commentaire apparaître directement sur le site sans attendre la validation du modérateur, veuillez vous identifier ou créer un compte sur le site Paris Dépêches.


Publier le commentaire

Me prevenir des réponses




Commande de vin

Vêtements bio

retour menuRetour au menu

© 2013 AMLCF - Réalisation : NokéWeb