France Sport

Le Tour 2022 en questions

Publié le  Par Jacques-Henri Digeon

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Pauline Ballet (ASO)

Deux grands favoris, des outsiders ambitieux, des Français au jour le jour, du vent, des pavés, des ascensions inédites et la menace covid, ainsi se présente le Tour de France qui part aujourd'hui du Danemark

C'est parti pour un nouveau Tour ! Reporté d'un an en raison de la concurrence de l'Euro foot, le départ a cette fois bien lieu au Danemark. Tout le gratin du peloton est au rendez-vous de la plus grande course cycliste du monde, rendez-vous incontournable du mois de juillet. Premier rendez-vous, cet après-midi avec un chrono de 13 kilomètres à Copenhague à partir de 16 heures.
Plusieurs questions se posent avant que ne s'élance ce vendredi 1er juillet le premier coureur du contre-la montre initial. Vers un duel Pogacar-Roglic ? Qui peut troubler ce duo ? Quid des chances françaises ? Quel Tour pour le duo Bardet-Pinot ? Et surtout, la énième vague covid peut-elle fausser la donne ?

Pogacar puissance 3 ? Lauréat 2020 et 2021, lauréat 2021 de Tirreno et des Strade Bianche, le jeune Slovène sera l'épouvantail. Il vient, sans concurrence, de peaufiner sa forme au Tour de son pays avant de s'isoler dans les Alpes. La pression ne l'effraie pas. Il est le favori logique. Reste à savoir comment il passera les piégeux pavés du Nord le cinquième jour.

Roglic enfin ?. Il a remporté Paris-Nice et le Dauphiné, ce qui n'est pas rien et ce qui lui colle l'étiquette de favori d'un Tour dont il rêve. Reste à savoir s'il tiendra la distance. Sur une épreuve de trois semaines, il n'est pas à l'abri d'un jour sans. Mais, à son avantage, Primoz Roglic dispose d'un Team Jumbo tout entier à son service. Reste à savoir si ces Jumbo ne vont pas se disperser en courant également après le Maillot Vert pour Wout Van Aert. Sans oublier que le Danois Vingegaard est ambitieux de performer dans les trois étapes initiales dans son pays et qu'il peut suppléer Roglic en cas de défaillance de son leader...

Quid des Ineos ? Les Ineos n'ont plus la superbe des Sky de Chris Froome et Gerraint Thomas. Ils ne pèsent plus autant sur la course et court différemment en n'hésitant plus à l'aventure dans les échappées au long cours. Gerraint Thomas, ex-lauréat du Tour vient de s'imposer en Suisse mais à 36 ans, on ne l'imagine pas au premier plan. Bernal n'est pas remis de son grave accident et Martinez ne semble pas avoir la confiance du team britannique. Alors pourquoi pas Adam Yates ? Mais il vient d'être rattrapé par le covid et connaît toujours des trous sur les grands tours.

O'Connor, jusqu'où ? Plus ça va, plus il s'affirme comme un sérieux candidat au podium et pourquoi pas mieux. A l'aise sur tous les terrains, Ben O'Connor encore plus dès que la route s'élève. Il a remporté une étape l'année dernière et a conclu au pied du podium. En juin, il a tenu face à la coalition des Jumbo et s'est classé 3e du Dauphiné derrière Roglic et Vingegaard. Il manque peut-être à l'Australien un brin de confiance et un peu de punch. Mais Vincent Lavenu, patron du Team AG2R, a quelques, références sur le Tour avec les deuxièmes places de Peraud (2014) et Bardet (2016). Attention...

Hinault tranquille ! 37 ans que Bernard Hinault attend un successeur. Et, franchement, ce n'est pas cette année qu'on peut lui trouver un. A moins d'une hécatombe des ténors... Romain Bardet, de retour au premier plan dans le Giro, a dû bâcher, malade. Thibault Pinot avec deux étapes au tour des Alpes et en Suisse a oublié ses soucis de dos qui le minaient depuis deux ans. Mais l'un comme l'autre ont avoué courir au jour le jour et pour une victoire d'étape sans, pour l'instant, d'ambition de podium. En l'absence d'Alaphilippe (Lire par ailleurs : Privé de Tour) insuffisamment préparé après sa terrible cabriole dans la Doyenne, on se contentera de coups d'audace des deux Français en se disant qu'après tout, on ne sait jamais...

Encore tendres. Deux autres français seront suivis de près. David Gaudu est doué et capable d'accompagner les ténors en haute montagne. Il ne lui manque qu'un peu plus de giclette et d'aller au-delà de son seul talent. En clair, de se faire un peu plus mal. Mais il affiche ses ambitions de podium. Alors, qui sait... Quant au ''réfléchi'' Guillaume Martin, il lui faudra ne pas connaître le jour sans. L'année dernière, il a un moment été 2e du général avant de craquer. Il se connaît, il est malin, il sait oser ; mais il lui manque un je-ne-sais-quoi pour prétendre à plus haut.  Quoi qu'il en soit, on suivra ces deux là avec attention... A suivre également pour des bons coups, Warren Barguil, Benoît Cosnefroy, Mathieu Burgaudeau sans oublier Anthony Turgis qui aime bien les pavés...

Les rendez-vous. Pour commencer, le vent et les bordures du Danemark qui pourraient bien jouer quelques mauvais tours aux
La 5e étape, avec LE rendez-vous du Nord et ses 19,4 kilomètres de pavés avant l'arrivée à Arenberg. De cette étape, on dit qu'on y gagnera pas le Tour mais que l'on peut le perdre...
La 8e et le rendez-vous de la Planche des Belles-Filles où les favoris devraient faire un premier ménage.
La 11e avec l'arrivée au Granon et ses 11 kilomètres à 9,2% de moyenne, cela après avoir escaladé le mythique Galibier par sa face nord, la plus dure...
La 12e et l'emblématique Alpe d'Huez après le Lautaret, le Galibier dans le sens inverse de la veille et la redoutable Croix-de-Fer qui effraie tout le peloton.
La 18e, la Pyrénéenne avec en ''apothéose'' l'ascension d'Hautacam et ses 14 kilomètres à près de 8%.
Réservez vos après-midi ou choisissez ces journées pour être en télétravail...

Retour de la bulle. Dernière question, la 7e vague covid et son nouveau variant BA5 peut elle fausser la donne. On peut s'en inquiéter car, malgré toutes les précautions prises, aucune équipe n'est à l'abri. On rappellera que le récent Tour de Suisse a été décimé et que lamoitié du peloton a dû bâcher. Plus récemment, Tim Declercq, élément clé du team Quick Step, a dû renoncer (lire ci-dessus) tout comme le sprinteur français Bryan Coquard. Il est évident que les organisateurs mettront en place les dispositions nécessaires pour protéger les coureurs, notamment aux départs et aux arrivées. Et que le Tour s'enfermera dans une bulle protectrice. Une chose est en tout cas claire, les chasseurs d'autographes et curieux de toute nature devront se résigner à ne pas approcher leurs favoris.

 

 







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