TourExpress (6) : « J’vais gagner ! »

On voit de tout sur les bords des routes du Tour : des coureurs à pied, des agitateurs de drapeau, des déguisés et … des tout nus ou presque. Mais celui-là, on ne l’avait pas encore vu. 
 

450 mètres de ‘’gloire’’

Vêtu d’un maillot Décathlon-AG2R La Mondiale, dossard 7 accroché, ce cycliste amateur a voulu faire le buzz et l’a fait, raconte Ouest-France. A quelques centaines de mètres de l’arrivée au sommet du col de la Loze, alors que la tête de la course (l’Australien Ben O’Connor) était à deux kilomètres de la ligne, le lascar a sauté les barrières avec son vélo, l’a enfourché et a foncé vers la ligne d’arrivée. Une ligne qu’il n’a pas franchie, ayant été stoppé par un gendarme puis par un officiel avant de chuter, d’être ceinturé, évacué manu-militari et... placé en garde à vue.

Résidant à Montélimar (Info de Drôme Ardèche), Sofian Aissaoui, 31 ans, le faux coureur s’est bien entendu filmé sur les réseaux sociaux avant de s’élancer pour sa folle et brève aventure de coureur du Tour. « C’est en train de charbonner à fond et il (O’Connor) pense que c’est lui qui va passer la ligne d’arrivée le premier. Il ne sait pas qu’il y a un mec derrière les barrières à 450 mètres de l’arrivée qui va gagner la course. Wallah*, j’vais gagner ! » s’était-il écrié avant de s’élancer pour quelques centaines de mètres dont il se souviendra. 

“Sosogalerien17”, son pseudo sur les réseaux sociaux, a été condamné, après 36 heures de garde à vue, en comparution immédiate : 8 mois de prison avec sursis, 5 ans d'interdiction de pénétrer sur une enceinte sportive… Et il devra verser 500 € d'indemnité à l'agent qui a été percuté en l'arrêtant. Sofian Aissaoui avait déjà trois condamnations sur son casier judiciaire, révèle France3.

* Wallah signifie ‘’Par Allah ‘’ et est utilisé souvent par les jeunes...
 

Effaceur

Non, non, il ne s’agit pas du titre du dernier film de Luc Besson. C’est juste le surnom de Patrick Dancoisne, personnage de l’ombre du Tour de France évoqué dans L’Equipe et Ouest-France. Mais diablement utile et efficace.
Accompagné dans sa camionnette d’Adrien, ce ‘’vétéran’’ de 65 ans, s’est chargé depuis des années d’effacer les messages insultants (voire slogans politiques) et les dessins tendancieux sur le parcours pour ne laisser que les encouragements et les noms des coureurs que les supporteurs ont peint sur le bitume.
Ainsi efface t-il surtout les dessins obscènes et en particulier les sexes que des ‘’pas bien malins’’ se sont amusés à dessiner. C’est une des raisons pour laquelle Patrick est également surnommé ‘’L’effaceur de bites’’. Mais s’il ne les efface pas tous, c’est parce que, artiste à ses heures, Patrick transforme ces détails anatomiques en … lapin avec de grandes oreilles.
 

Avertisseur

Il est rare que les coureurs du Tour (ou d’autres courses) soient sifflés. On n’est pas au foot ! En revanche, les coureurs sifflent. Ou plus précisément sont après leur arrivée équipés d’un sifflet. Notamment lorsque le terme de l’étape est situé sur un terrain difficile d’accès. C’est surtout le cas en montagne. Après leur arrivée, comme au col de la Loze, les coureurs n’en ont pas fini avec le vélo. Leur hôtel étant situé plus bas, à Courchevel par exemple, il leur faut le rejoindre en redescendant sur leur engin de torture et composer avec les spectateurs qui redescendent à pied et en voiture voire avec des collègues toujours dans l’ascension. Le sifflet leur sert alors d’avertisseur. Il fallait y penser. Précisons quand même que les leaders ou les invités des conférences de presse ou des plateaux télé bénéficient, eux, du véhicule de l’équipe.

(Sources : L’Equipe, L’Equipe Magazine, Le Parisien/Aujourd’hui, Ouest-France, sites internet)