Monde Politique

Alger : son avocat a vu Christophe Gleizes en prison

Publié le  Par Fabrice Bluszez

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Christophe Gleizes a regagné sa cellule après avoir été condamné à nouveau à 7 ans de prison en Algérie. Son avocat, Bakouri Amirouche, l'y a rencontré. Il décrit un journaliste français courageux...

Bakouri Amirouche n'est pas le seul avocat du journaliste français. Il y a aussi Emmanuel Daoud. Les deux ont plaidé en cour d'appel, ce mercredi 3 décembre à Tizi Ouzou (Algérie). Christophe Gleizes est accusé d' « apologie du terrorisme » et « possession de publications visant à nuire à l’intérêt national ».


Venu en mai 24 pour préparer un article sur le club de foot de Tizi-Ouzou, le journaliste français ne s'attendait pas à ce que les accointances du responsable sportif avec le MAK, mouvement kabyle, l'emmène en prison, condamné à 7 ans en première instance puis en appel.

 

“Une énergie rarement vue”

 

Bakouri Amirouche est allé le voir après le deuxième verdict. Il raconte, le dimanche 7 décembre, sur Facebook

 

"Aujourd’hui, j’ai rendu visite à mon client, Christophe Gleizes, le journaliste sportif français incarcéré à la prison de Tizi Ouzou.
 

​J’avoue que j’appréhendais beaucoup le moment de le revoir, après le procès, après la condamnation, après la confirmation de sa peine. Je m’attendais à une rencontre difficile, cherchant désespérément les mots justes et réconfortants pour aborder la situation.
 

​Je m’inquiétais pour rien.

​J'ai eu en face de moi un homme fort, doté d'une énergie que j'ai rarement vue chez un détenu durant toute ma carrière d'avocat. J’ai passé environ 1h30 avec lui. C’est un homme exceptionnel, sincère, bon et surtout innocent.
 

​Il m'a confié qu'il aime son métier profondément et qu’il est extrêmement touché par le soutien extraordinaire qu’il reçoit. Ce soutien lui donne énormément de courage et de détermination pour surmonter cette épreuve, car il ne s'est jamais senti seul."

 

Le récit de l'audience

 

On trouvera dans Maghreb Emergent, signé Djaffar Ouigra, le récit de l’audience qui s'est terminée par une nouvelle condamnation. Extraits…

 

"Dès 10 h, Christophe Gleizes a été appelé à la barre. Pendant près de trois heures, il a répondu aux questions du président du tribunal et des juges assesseurs. Physiquement, il semblait en bonne santé. Face aux questions répétées du procureur et du tribunal, il a tenté de répondre clairement, mais l’émotion l’a submergé. En larmes, il a demandé pardon au peuple algérien et dit qu’il l’aimait encore davantage depuis son incarcération…

 

Les avocats sont revenus longuement sur les faits reprochés- une statuette, une somme d’argent, des messages transférés avant même le classement du MAK comme organisation terroriste. Rien, selon eux, ne justifie une peine aussi lourde. Maître Daoud a directement interrogé le procureur : « Est-ce sérieux de dire que Christophe peut déstabiliser un pays comme l’Algérie ? Est-ce sérieux de croire qu’un texto peut renverser un État ? » Une réplique qui a marqué la salle et donné tout son sens au procès…

 

Pour la défense, les faits sont clairs : la seule infraction éventuelle serait l’entrée en Algérie pour travailler sans accréditation, un délit puni par l’article 50 de la loi organique et passible d’une simple amende de 500 000 à 1 000 000 de dinars. « Certains veulent utiliser cette affaire pour alimenter des tensions politiques entre les deux pays », a averti Maître Bakouri…"

 







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