France Société

Chasseurs et chats : la polémique enfle

Publié le  Par Fabrice Bluszez

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Le président des chasseurs, Willy Schraen, a peu goûté les nombreuses déclarations publiées contre lui après qu'il a envisagé la capture de chats errants. Il s'est senti menacé et portera plainte lundi 18 mai.

Au départ, ce sont les chats qui sont accusés d'être des prédateurs et de tuer toute une petite faune campagnarde. Lors d'un entretien sur Chassons.com, Willy Schraen avait juste évoqué le sujet, imaginant le piégeage des petits félins comme une solution.
 

Les réseaux sociaux se sont emparés du  propos et toute la sphère anti-chasse s'est levée. Il y a même une pétition intitulée Protéger les chats du président de la chasse Willy Schraen". Elle a rassemblé, ce samedi 15 mai, 85.320 signatures. 
 

Plusieurs plaintes ce lundi


Ce samedi 16 mai, Willy Schraen s'explique à nouveau sur Valeurs actuelles :

 

« Qui affirme que le chat errant, qui revient à l’état sauvage, est responsable de la mort de 75 millions d’oiseaux (merles, rouge-gorges, mésanges…) et de petits mammifères (souris..) par an ? Ce n’est pas moi, c’est la Ligue de protection des oiseaux (LPO). »

 

Parce qu'il a reçu « des centaines de menaces de morts et des milliers d'insultes », Willy Schraen a obtenu une protection officielle. Il annonce, toujours sur Valeurs actuelles, vouloir porter plainte contre les supposés animateurs de la campagne... Et il donne des noms :

 

« En quelques minutes, le journaliste Hugo Clément a enflammé les réseaux sociaux... Dès lundi, je vais porter plainte contre ceux qui me menacent mais aussi contre ceux qui ont tronqué et transformé mes propos, notamment L’Est Républicain. Je ne parle même pas de ceux qui m’ont humilié comme Tanguy Pastureau sur France Inter qui a tenu des propos immondes à mon égard... »

 

« Le monde à l'endroit »

 

Willy Schraen, à gauche, et Stan Broniszewski, au centre, lors d'une rencontre en forêt (photo AVA).

 

Sur la protection policière, Stan Broniszewski, de Abolissons la vénérie aujourd'hui, entend « remettre le monde à l'endroit » et déclare sur Facebook : 

 

Il y a quelques jours, Willy Schraen, le Président de la Fédération nationale des chasseurs, au cours d’un live pour le site Chassons .com, a tenu ces propos, visant les opposants à la chasse :  « J’aimerais bien qu’on en chope quelques-uns quand même… Quand même il y en a quelques-uns, il y a quelques coups de poing dans la gueule qui se perdent ! On va le dire un peu brutalement mais c’est quand même comme ça. Il y a les bonnes vieilles méthodes, pour pas dire plus . Moi, je comprends le chasseur aujourd’hui qui dit, si j’en chope un, il va prendre une bonne branlée. »


Quelques mots plus loin, il parle d’« agir sur le chat ». Et alors que n’importe qui d’un tant soit peu réfléchi aurait parlé par exemple de campagnes de stérilisation, comme en demandent toutes les associations spécialisées du pays, il appelle à les piéger (donc les blesser et les tuer indistinctement, sauvages comme domestiques) à plus de 300 mètres des habitations...

Ceux qui doivent bénéficier de cette protection, ce sont les animaux victimes de ces piégeages barbares qui existent déjà et sont théoriquement sanctionnés de 2 ans de prison, ce sont les habitants des campagnes, dont 71% se déclarent « pas en sécurité dans la nature en période de chasse » (sondage IFOP), mais ce sont aussi tous les opposants pacifiques à cette clique...

 

L'ASPAS dit "non" aux pièges tueurs 
 

Un chaton pris dans un piège (photo Aspas).

 

Du côté de l'Aspas (Association pour la protection des animaux sauvages), on fait remarquer que les chasseurs piègent déjà des chats, en voulant piéger des renards ou d'autres animaux qualifiés de "nuisibles". Souvent à cause de "pièges tueurs"...

 

Parmi tous les pièges autorisés en France, certains sont conçus pour tuer les animaux. Théoriquement destinés aux espèces classées malgré elles « susceptibles d’occasionner des dégâts » (renards, fouines…), ces pièges éliminent avec la même radicalité des espèces protégées et des animaux domestiques. L’ASPAS dénonce depuis des années ces pièges non sélectifs et barbares, et demande l’interdiction définitive de leur utilisation.


Et certains de ces pièges soi-disant tuants ne tuent pas à chaque fois ! C’est le cas notamment des pièges en X ou des pièges à mâchoires qui, de part de leur technique de déclenchement, peuvent blesser et générer d’atroces souffrances aux animaux qui en sont victimes. Pas plus tard que le 8 mai, une renarde pleine a été retrouvée avec la moitié de la tête coincée dans un piège en X !








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